Dans notre famille, seuls mon père et, dans une moindre mesure, mon fils, sont passionnés de pêche. Mais même cela suffit à expliquer à tout le monde l'utilité des bourriches, des filets, des bâches, des cannes, des appâts et de tout le matériel nécessaire. Et on ne s'en plaint pas, car il y a toujours du poisson à table : frit, bouilli, séché, et toutes sortes de plats à base de poisson.
Tous les étangs du village appartenaient autrefois à la ferme d'État. La pêche était autorisée uniquement à la ligne, mais les hommes, bien sûr, ne s'arrêtaient pas là. Puis, les étangs furent loués. Les locataires les nettoyèrent et les empoissonnèrent. Désormais, la pêche est strictement réglementée : il faut acheter un permis et prendre une canne. Les filets et les nasses à écrevisses sont interdits. Mais nous, ou plutôt mon père, avons eu de la chance : l'un des étangs appartient au mari de ma sœur.
Dès l'ouverture de la saison de pêche, papa est aux anges ! Il adore ça ! Il est prêt à courir à l'étang par tous les temps, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Le propriétaire de l'étang n'aime pas pêcher, mais il a les moyens d'élever des poissons, tandis que papa, lui, est dans la situation inverse : il a une connaissance et une expérience considérables, mais pas d'argent pour son propre étang. Ils ont donc trouvé une solution qui leur convient à tous les deux.
À la maison, nous avons toutes sortes d'épuisettes : avec des mailles de différentes tailles et des fils d'épaisseurs variées. Chaque espèce de poisson a son épuisette. Avec une épuisette à grandes mailles, les petits poissons passent facilement, tandis qu'avec une épuisette à petites mailles, les poissons adultes et robustes se déchirent, mais les alevins restent coincés. C'est ce que mon père m'a appris. 
Combinaisons en toile et bottes hautes, chapeaux en moustiquaire, vestes imperméables, cirés et pantalons de toutes sortes : voilà l’équipement de pêche indispensable. Ces articles sont accrochés dans le « bureau » de papa, sous sa stricte surveillance.
L'été, le bateau pneumatique est au centre de toutes les attentions pour la famille. Certains l'utilisent pour pêcher, d'autres simplement pour une balade sur la rivière, et les enfants adorent s'y ébattre et s'en servir comme d'une piscine.
Généralement, lors d'une pêche miraculeuse, les acheteurs affluent aussitôt à la rivière. Si le poisson est destiné à la consommation personnelle, il est mis en cages pour le transport. Ces cages, remplies de poissons, peuvent être immergées dans l'étang pour éviter que la prise ne se dessèche, comme disait papa. C'est particulièrement pratique pour la pêche à la ligne. Ainsi, après une longue pause, toute la « prise » peut être ramenée à la maison fraîche et vivante !
Papa possède quelques cannes à pêche simples qu'il utilise régulièrement. Dès qu'il fait beau, elles restent à portée de main dans le jardin. Il peut les prendre à tout moment et aller à la rivière : tout est en sécurité et prêt pour une journée de détente.
L'essentiel est d'emporter des appâts pour ne pas dépendre des conditions météorologiques ou de l'humeur des poissons. Mon père utilise comme appâts :
- tourteaux de tournesol ou graines de tournesol passées au moulin ;
- flocons d'avoine concassés;
- vers entiers ou broyés ;
- céréales cuites à la vapeur : blé, millet, etc. ;
- maïs en conserve;
- chapelure.
L'amorce peut être dispersée pure dans l'étang, mais il est préférable de la mélanger à du lest. Par exemple, confectionnez des boulettes avec des matières premières et de la terre. Cela augmente considérablement son efficacité, car les poissons ont plus de mal à la consommer, surtout en eau trouble.
Pour faciliter la prise et la remontée du poisson, il existe des dispositifs simples munis de longs manches. Une telle épuisette permet de maîtriser facilement un poisson qui se débat, l'empêchant de se décrocher.
Pour attraper les écrevisses, on utilise des pièges à écrevisses.
Mais d'abord, il faut les remplir d'appâts vivants. À la maison, on garde souvent quelques petits poissons dans une bassine d'eau pour ça. On les coupe en morceaux et on les enfile dans des nasses à écrevisses. Il ne reste plus qu'à les disperser dans l'étang et attendre qu'une écrevisse vienne mordre à l'appât. Et voilà, un vrai régal !
La pêche non seulement fortifie le corps, apaise le système nerveux et offre un moment de solitude, mais elle nourrit aussi. Une famille de pêcheurs ne manquera jamais de rien. Mon père est heureux, et nous le sommes doublement.
Je comprends parfaitement ! À la maison, notre remise est elle aussi remplie à ras bord de toutes sortes de bric-à-brac (à mon avis), mais quand il ne reste que quelques jours avant la paie et que nous sommes vraiment à court d’argent, j’aide mon mari à ramasser tout ce que je considère comme du bric-à-brac, et je l’envoie dénicher quelques trésors.