L'accouplement des brebis et la naissance de leurs agneaux sont des processus essentiels à la vie de toute exploitation agricole. Les éleveurs suivent des techniques précises, se préparent minutieusement et ne sélectionnent que des animaux adultes pour la reproduction. Les brebis sont prêtes à s'accoupler à une période précise de l'année, et il est important de ne pas manquer ce moment.
Comment savoir si une brebis est en chaleur ?
Les moutons atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de 6 à 7 mois, mais seulement lorsqu'ils atteignent un poids de 40 à 50 kg.
À l'âge de 10-11 mois, les femelles s'accouplent. Le cycle œstral dure environ 15 à 17 jours, mais peut être beaucoup plus long. Il est constant pour chaque femelle. La durée moyenne des chaleurs est de 3 à 12 jours.
La durée de la phase d'œstrus est courte, et il faut veiller à ce que l'insémination ait lieu, sinon la brebis aura de nouveau besoin d'un mâle au bout d'un certain temps.
Les animaux s'accouplent généralement à certaines périodes de l'année, selon la région et la race. Chez la plupart, l'accouplement commence à la fin de l'été ou au début de l'automne et dure jusqu'au printemps. Pendant la saison des amours, les chaleurs débutent et leur arrivée peut être déterminée par les signes suivants :
- Au début de l'œstrus, la glaire vaginale est transparente, puis elle devient trouble, visqueuse, et acquiert ensuite la consistance d'une bouillie.
- Les tissus vaginaux gonflent.
- Les animaux perdent l'appétit et leur comportement change. Les femelles sont réceptives aux mâles qui s'approchent et ne fuient pas lorsqu'ils tentent de s'accoupler.
Préparation à l'accouplement
Les animaux du troupeau sont préparés à l'accouplement à l'avance. Tous les animaux doivent subir un examen médical, et leur alimentation et leurs habitudes sont également adaptées.
- Les femelles sont sevrées des agneaux ;
- Sur une période de 2 mois, la traite est progressivement arrêtée ;
- Lorsque l'insémination naturelle est choisie, les béliers sont tenus à l'écart des brebis dans des zones sombres pendant plusieurs semaines.
Les éleveurs soucieux de la santé de leurs animaux doivent leur assurer une alimentation adaptée avant la période de reproduction. Mâles et femelles reçoivent une alimentation variée, complétée par certains nutriments. Cette alimentation doit comprendre des aliments riches en vitamines A et E, en phosphore et en potassium, tels que des carottes, de l'herbe fraîche, de la farine d'os et des aliments concentrés.
Les couples reproducteurs sont soigneusement sélectionnés. Les animaux doivent être en bonne santé et physiquement robustes (les individus âgés, boiteux ou maigres sont éliminés). Avant l'accouplement, les brebis des deux sexes doivent subir un examen vétérinaire comprenant :
- examen pour la mammite (femelles) ;
- évaluation de l'état de santé général - sabots et dents ;
- procédures d'hygiène, coupe des poils sales qui gênent l'accouplement.
- ✓ Poids et âge appropriés pour le premier accouplement (60-70 % du poids adulte).
- ✓ Absence de maladies génétiques et bonne condition physique.
- ✓ Tests de compatibilité des groupes sanguins pour éviter l'incompatibilité Rh chez la descendance.
Dans sa vidéo, un agriculteur explique et démontre comment les couples sont sélectionnés pour l'accouplement :
Techniques d'accouplement (types d'insémination)
Ces dernières années, l'insémination artificielle des brebis s'est largement répandue, permettant à la semence d'un seul bélier d'inséminer jusqu'à 1 000 brebis. Elle est généralement utilisée dans l'élevage ovin industriel. Cependant, les méthodes de saillie traditionnelles sont également employées dans les exploitations plus importantes.
- manuel;
- style libre ;
- harem;
- cool.
La méthode la moins efficace, qui n'offre aucune garantie, est l'élevage en plein air. Les béliers y sont maintenus avec les brebis du même troupeau pendant une période prolongée (1,5 à 2 mois). Il faut compter au moins trois béliers reproducteurs pour 100 brebis. Cette méthode convient uniquement aux grands troupeaux et à la saillie des femelles restées non saillies après une saillie collective. L'élevage en plein air présente un inconvénient majeur : l'usure rapide des béliers reproducteurs.
L'élevage en harem, où un groupe de 30 à 40 truies est placé dans un pâturage ou un enclos spécifique et où un seul mâle est introduit, augmente les chances de reproduction. Cette méthode convient aux petites exploitations.
Lors d'un accouplement de groupe, les béliers sont introduits dans le troupeau de brebis pendant la saison des amours, au moment de la saillie. Tous les mâles sont répartis en deux groupes et introduits un à un dans le troupeau, ce qui permet de sélectionner les inséminateurs pour chaque femelle.
Seule la méthode manuelle garantit une sélection individuelle. Cette méthode sélectionne un mâle adapté à chaque femelle. Un bélier adulte effectue 2 à 4 accouplements par jour, généralement couronnés de succès. Ce type d'accouplement n'est possible que dans les élevages de petite taille, car il exige beaucoup de main-d'œuvre et de temps.
Comment obtient-on le sperme de bélier ?
L'insémination artificielle présente plusieurs avantages par rapport à l'insémination traditionnelle. Elle permet d'inséminer les brebis partout, à tout moment, en toute quantité et sans risque de transmission de maladies. Il est important de respecter scrupuleusement les instructions : mesurer la dose, utiliser du matériel désinfecté et des semences de haute qualité.
En règle générale, on livre aux exploitations agricoles de la semence de bélier congelée, car son utilisation est moins coûteuse que celle de la semence réfrigérée.
Le sperme de bélier est recueilli manuellement, non seulement pour l'insémination, mais aussi pour en contrôler la qualité. La collecte a lieu en extérieur par temps chaud et dans un manège par temps froid. On utilise des vagins artificiels, constitués de tubes en caoutchouc munis d'une ouverture élastique, pour recueillir le sperme. Cette méthode est la plus répandue, mais il est également possible de recueillir le sperme manuellement, à l'aide d'un collecteur de sperme, ou par électroéjaculation.
La vidéo ci-dessous montre comment le sperme de bélier est collecté :
Accouplement précoce des moutons
Les éleveurs expérimentés recommandent de faire saillir une brebis pour la première fois lorsque son poids vif atteint 60 à 70 % de celui d'une brebis adulte, soit environ 45 kg. Son corps est alors suffisamment robuste pour la gestation, mais elle n'a pas encore pris assez de poids pour que la saillie et l'élevage de son petit deviennent difficiles.
Les femelles sont généralement prêtes à s'accoupler entre 1 et 1,5 an, mais certaines races précoces atteignent leur poids optimal dès 9 mois. À ce stade, la première saillie peut avoir lieu. Il arrive que les éleveurs précipitent la saillie de jeunes femelles âgées de 4 à 6 mois. Cette pratique, considérée comme prématurée, entraîne souvent des fausses couches, des mortinaissances ou le décès de la brebis.
Sachant que les jeunes brebis sont en chaleur, mais ne souhaitant pas les faire saillir à un jeune âge, les éleveurs les tiennent séparées des béliers.
Règles d'insémination
Alors que la saillie naturelle permet aux béliers de choisir la femelle avec laquelle s'accoupler, l'insémination manuelle exige une sélection rigoureuse des partenaires, une observation constante, un suivi comportemental et un contrôle des résultats. Accoupler deux brebis n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Les éleveurs respectent des règles précises pour maîtriser le processus. Ils doivent choisir le moment, le lieu et les animaux les plus appropriés pour une saillie réussie.
Les principaux points auxquels les éleveurs de moutons prêtent attention :
- Les animaux sont élevés dans une pièce ou un enclos fermé et séparé pendant leur période de chaleurs sexuelles.
- Durant cette période, les béliers sont gardés séparément des brebis dans un enclos privé.
- Les femelles non couvertes sont amenées à l'inséminateur et attendent d'être couvertes au moins deux fois.
- Il est important de veiller à la santé des animaux, c'est-à-dire de les maintenir propres et en bonne forme, et de ne pas les laisser devenir obèses.
Le processus d'accouplement
Lors de l'insémination des brebis, les éleveurs tiennent compte de leurs caractéristiques reproductives et de la période d'agnelage souhaitée. Une règle tacite recommande d'accoupler les animaux à l'automne afin que les agnelages aient lieu au printemps. C'est également à cette période que les brebis sont en chaleur. La gestation dure environ cinq mois (150 à 153 jours), ce qui permet de calculer la période optimale pour l'accouplement.
Analyse vidéo du processus d'accouplement chez les moutons :
Selon la méthode d'insémination choisie (naturelle ou artificielle), les éleveurs prévoient le temps nécessaire à l'intervention. L'insémination artificielle peut durer plus d'un mois, car la truie, dont les chaleurs durent un à deux jours, est inséminée deux fois. L'opération est répétée après 15 jours si la conception n'a pas lieu.
Le plan d'insémination artificielle est établi à l'avance et exécuté avec précision dans les délais impartis.
Les brebis sont inséminées artificiellement dans des stations spécialisées à l'aide de cathéters à seringue. La dose de sperme (0,05 ml) est introduite dans le vagin des brebis. Il est important de maintenir une température ambiante confortable, supérieure à 18 degrés Celsius, car le sperme est sensible au choc thermique.
- Réaliser un examen vétérinaire des moutons afin d'exclure toute maladie.
- Préparez une pièce à une température d'au moins 18 degrés.
- Utilisation exclusive d'instruments stériles et de biomatériaux de haute qualité.
L'insémination artificielle permet d'obtenir des taux de conception supérieurs à ceux de la saillie naturelle. Plus rapide et plus sûre, elle est pratiquée sous la supervision d'un spécialiste et dispense les éleveurs de garder des béliers dans leur troupeau.
Détermination de la grossesse
Le premier signe de réussite de l'accouplement est l'absence de nouvelles chaleurs chez la brebis après 2 à 3 semaines. Cependant, cette absence n'indique pas nécessairement un échec de conception ; des problèmes au niveau de l'appareil reproducteur peuvent en être la cause. C'est pourquoi les éleveurs recommandent d'utiliser des méthodes complémentaires pour évaluer l'état de la brebis. Les signes de gestation comprennent :
- Augmentation du volume utérin. Elle est constatée par palpation abdominale. La gestation chez la brebis n'est généralement détectée qu'à partir du troisième mois. Cet examen est réalisé à jeun.
- Vibrations dans les artères utérines. Au cours du deuxième trimestre de grossesse, elles peuvent être ressenties par l'anus.
- Présence de mucus sur le col de l'utérus, dont la présence est déterminée à l'aide d'un spéculum vaginal 20 jours après l'insémination.
On croit souvent qu'une brebis gestante s'apaise, mais ce n'est pas toujours le cas. La présence d'individus du sexe opposé peut aider à déterminer la gestation. La méthode de réflexologie consiste à introduire un bélier et d'autres femelles, gestantes ou non, dans l'enclos. Un mâle sexuellement mature est introduit dans l'enclos avec les brebis ; il les distingue facilement des autres et ne manifeste aucun intérêt pour les brebis gestantes.
Préparation à l'agnelage
Les brebis gestantes nécessitent des soins particuliers : une manipulation délicate, sans pour autant restreindre leurs mouvements. Les éleveurs expérimentés et attentifs veillent à ne pas stresser l’animal, ce qui peut entraîner une fausse couche (même en fin de gestation). De plus, les brebis gestantes ont besoin d’une alimentation variée et de haute qualité, enrichie en vitamines. L’utilisation d’aliments spécialisés est recommandée.
Avant la mise bas, la laine est tondue au niveau de la mamelle et entre les pattes arrière de la brebis.
Deux semaines avant la date prévue d'agnelage, l'enclos des brebis est isolé, nettoyé et la litière changée. Les brebis sont placées dans des cases individuelles d'au moins 2 mètres carrés. La température optimale, notamment en hiver, ne doit pas descendre en dessous de 5 degrés Celsius. Pendant l'agnelage, une personne doit être présente près des brebis gestantes pour repérer celles qui sont sur le point de mettre bas. Les signes suivants permettent de le déterminer :
- Le comportement de l'animal devient agité ;
- la mamelle gonfle et le ventre s'affaisse ;
- Les organes génitaux – leur partie externe – augmentent de volume.
Le processus de l'accouchement
Comparativement à d'autres animaux, les brebis mettent bas sans complications, mais elles nécessitent tout de même la présence humaine pour intervenir en cas d'urgence. Si tout se passe bien, 20 à 30 minutes après le début du travail, la poche des eaux apparaît, se rompt et un agneau naît, le museau et les sabots avant en premier.
Si le fœtus est gros ou mal positionné, l'agriculteur doit aider à la mise bas :
- entre les contractions, corriger la position de l'agneau ;
- Pendant la poussée, tirez doucement sur les jambes du bébé ;
- Si la poche des eaux n'est pas rompue, elle est coupée ou éclatée.
La mise bas s'est bien déroulée, mais les brebis sont agitées et se recouchent, signe qu'elles attendent plusieurs agneaux. L'intervalle entre les naissances est de 10 à 20 minutes. On laisse les agneaux lécher leurs nouveau-nés ; si l'une d'elles refuse, on les nettoie avec un linge propre et on dégage leurs voies respiratoires. Le placenta sera expulsé dans les 1 à 2 heures suivant la naissance ; si ce n'est pas le cas, on appelle un vétérinaire.
L'accouplement est un processus naturel qui nécessite néanmoins un suivi attentif de la part des éleveurs, notamment en cas de saillie libre où les brebis choisissent leur partenaire. Les éleveurs ovins anticipent et peuvent même avancer la saison de la chasse. Ils veillent au bien-être et à la sécurité des animaux, adaptent leur alimentation, sevrent les agneaux et cessent la traite régulière des femelles. Une conception et une mise bas réussies sont la garantie d'un troupeau robuste.

