Les maladies des sabots chez les bovins sont fréquentes et constituent un problème majeur en élevage. Cette affection douloureuse réduit la productivité des vaches, entraînant une baisse, voire un arrêt complet, de la production laitière. Cet article explique comment reconnaître les premiers symptômes des maladies des sabots les plus courantes et les prévenir rapidement.
Principales raisons
Étant donné que les bovins passent la majeure partie de leur vie debout dans un enclos (en hiver) ou dans un pâturage (en saison chaude), leurs membres sont soumis à de lourdes charges, ce qui peut entraîner le développement de pathologies des sabots.
Les principales raisons pourraient être :
- Traumatisme lors de la marche – Un animal peut se blesser à un membre en se déplaçant sur des surfaces irrégulières.
La plupart des risques de blessure surviennent lorsque le bétail broute dans les pâturages.
- L'état et la hauteur de la litière, la qualité du revêtement de sol dans l'étableLorsqu'un animal pose un membre au sol, son poids repose sur la partie externe du sabot. Si le sol est meuble, le poids de l'animal est réparti uniformément. Sur un sol dur, cette répartition n'est pas optimale et tout le poids de la vache repose sur la partie externe du sabot, ce qui entraîne divers problèmes de santé.
Dans une étable, un sol dur soumet les membres de l'animal à un stress accru et inégal, entraînant des maladies mécaniques et traumatiques.
- Conditions inadéquates et non-respect des normes sanitairesUne forte humidité, un enlèvement tardif du fumier et l'introduction d'agents infectieux dans la plaie peuvent tous provoquer la maladie. Renseignez-vous sur les normes de bien-être animal en élevage. Ici.
- Garder des vaches exclusivement dans une étableCela peut notamment entraîner une déformation du sabot : lorsque les chevaux sont gardés dans des boxes sans possibilité de faire de l’exercice, la sole du sabot ne s’use pas correctement, ce qui provoque une démarche anormale et, par conséquent, une boiterie et certaines maladies.
- État général du corps de la vacheUn système immunitaire affaibli, résultant de maladies complexes (mastite, maladies gastro-intestinales), peut conduire à une faible réponse immunitaire locale, ce qui peut entraîner le développement de processus inflammatoires.
Les maladies des sabots sont plus fréquentes pendant la saison froide.
Premiers signes
Tout problème de sabot cause une gêne à l'animal, et selon la gravité de l'affection, les symptômes peuvent varier considérablement. Cependant, la plupart des maladies présentent des symptômes communs :
- La boiterie est observée lors du déplacement, l'animal s'appuyant davantage sur la patte saine ;
- Si plusieurs membres sont douloureux, l'animal peut rester couché pendant longtemps ;
- À l’examen, le membre affecté peut paraître enflé, avec une température locale élevée ;
- En cas de douleurs intenses, une diminution de l'appétit est constatée ;
- la quantité de lait diminue, et la lactation peut même s'arrêter complètement ;
- Si une infection pénètre dans la plaie, la température corporelle peut augmenter.
- ✓ Une température locale élevée du sabot en l'absence de dommages visibles peut indiquer le stade initial d'une pododermatite.
- ✓ Une position inhabituelle du membre au repos (par exemple, plié et reposant sur l'orteil) peut être un signe précoce de phlegmon coronaire.
Maladies et pathologies courantes
Il existe une douzaine de maladies qui affectent les sabots des vaches. Examinons les plus courantes.
Blessures
| Nom | Type de blessure | Gravité | Traitement recommandé |
|---|---|---|---|
| Blessures ouvertes | Semelle coupée | Du léger au lourd | Nettoyage et désinfection |
| Blessures fermées | Dommages internes | Modéré à sévère | Repos et anti-inflammatoires |
Toute blessure à la sole du sabot peut entraîner une inflammation de gravité variable et est à l'origine de la quasi-totalité des maladies énumérées ci-dessous.
Les blessures sont ensuite divisées en 2 groupes :
- OuvrirLes blessures au sabot correspondent à des coupures de profondeur variable sur la sole, causées par des corps étrangers pointus (morceaux de métal, clous, verre brisé ou pierres taillées). Dans les cas les plus graves, l'objet pointu pénètre profondément et endommage les structures du sabot. Les blessures à la partie médiane de la sole sont particulièrement dangereuses en raison de la présence des tendons digitaux, de l'articulation du sabot et d'autres éléments dans cette zone.
- FerméLes traumatismes sont des lésions internes des membres (muscles, tendons, articulations : luxations, foulures, etc.). Ils surviennent suite à une manipulation imprudente de l’animal ou au déplacement du troupeau sur des surfaces labourées, irrégulières ou rocailleuses. Cette pathologie se développe rapidement, provoquant une gêne et des douleurs chez la vache.
Pododermatite
| Nom | Forme de la maladie | Symptômes | Traitement |
|---|---|---|---|
| inflammation cutanée aseptique | Non infectieux | température corporelle modérément élevée | Repos et anti-inflammatoires |
| pododermatite purulente | Infectieux | Boiterie, membre écarté sur le côté | Antibiotiques et désinfection |
Cette maladie se manifeste sous deux formes :
- inflammation cutanée aseptiqueCette affection survient après que les vaches ont été conduites pendant de longues périodes sur des surfaces irrégulières, ainsi que lors de longs transports sans possibilité de repos. Les sabots peuvent être endommagés par des contusions et une compression à la base de la peau de la sole (au niveau des ongles). Les luxations, les entorses et autres blessures peuvent également déclencher la maladie.
- pododermatite purulenteElle survient après une infection des parties endommagées du sabot (semelles, couronne et coussinet), comme complication d'une inflammation cutanée aseptique, ou à la suite de fissures dans la corne du sabot.
Les signes de la maladie sont les suivants :
- température corporelle modérément élevée ;
- boiterie à la marche - le membre est écarté sur le côté ;
- au repos, le membre est fléchi et le support repose sur la partie crochet.
Phlegmon de la couronne du sabot
Un phlegmon est une inflammation du tissu sous-cutané de l'artère coronaire, sans limites nettes. Il est souvent causé par des staphylocoques, plus rarement par Escherichia coli et d'autres micro-organismes. Après avoir pénétré le tissu sous-cutané, les agents pathogènes se multiplient, envahissent et infectent les tissus sus-jacents, qui s'enflamment.
Toute atteinte à l'intégrité du sabot, comme une fissure de la couronne ou une plaie cutanée, constitue une porte d'entrée pour l'infection. La maladie peut également se développer comme complication d'une pododermatite purulente.
Les signes caractéristiques du phlegmon coronaire du sabot sont les suivants :
- mauvais état général : boiterie, augmentation de la température corporelle, diminution de l’appétit et de la production laitière ;
- À l'examen, on constate un gonflement dans l'espace interdigital, qui est chaud et dense au toucher.
Le pronostic du phlegmon dépend du degré d'inflammation et du volume de la lésion purulente.
Érosion du sabot
L'érosion du sabot est une affection caractérisée par la déformation des orteils : la partie externe devient plus volumineuse que la partie interne, ce qui entraîne une répartition inégale de la charge.
La maladie peut être détectée en marchant :
- la vache boite ;
- ses jambes flanchent ;
- Sa démarche devient instable.
Dans les cas avancés, une inflammation peut se développer dans différentes zones du sabot.
La principale mesure préventive dans ce cas est l'utilisation de talons spéciaux qui empêchent la croissance du sabot et assurent au membre une position correcte.

sabots
maladie du fraisier
Cette pathologie doit son nom au fait que l'aspect du processus inflammatoire ressemble à une fraise : la peau au niveau de l'espace entre les sabots se couvre de tubercules et prend une teinte rouge.
Au stade initial, la maladie ne représente pas une menace sérieuse et disparaît spontanément avec de bons soins, une bonne alimentation et une hygiène adéquate.
Si cette affection est négligée, la peau autour des sabots s'enflamme fortement et des fistules peuvent même apparaître.
Les vaccins disponibles contre la maladie du sabot du fraisier ne sont pas très efficaces.
fourbure
La fourbure est une affection du sabot qui touche les jeunes animaux, les bovins à l'engraissement et les vaches gestantes. Elle est déclenchée par des vêlages difficiles ou par de graves carences alimentaires et un manque d'exercice.
La principale caractéristique de cette maladie est que plusieurs sabots sont atteints simultanément.
En cas de fourbure, on peut observer :
- l'animal tombe sur le membre douloureux ;
- démarche tendue ;
- présence de tremblements musculaires ;
- Des changements douloureux se produisent dans la structure du sabot : la couche cornée se délamine, se déforme et le sabot se courbe vers le haut ;
- lorsqu'on appuie sur la couche cornée, l'animal éprouve de la douleur ;
- La température locale est élevée.
Traitement
Le critère principal du traitement des maladies du sabot est la création de conditions favorables à l'animal. Avant tout traitement, il est important d'analyser les facteurs sous-jacents ayant contribué à la maladie. Par exemple, la litière doit être remplacée, le sol amélioré pour plus de confort et l'alimentation adaptée.
Le plan de traitement des sabots comprend les étapes suivantes :
- Nettoyage des sabots. Pour parer un sabot, le pied est immobilisé. Au cours de cette intervention, un spécialiste retire les parties trop longues à l'aide d'un couteau à sabot, redresse le sabot, enlève les ulcères et les corps étrangers, et répare les fissures.
- Traitement avec des solutions désinfectantes. Ensuite, la surface nettoyée est traitée avec des solutions désinfectantes (Furaciline, Bétadine, Peroxyde d'hydrogène).
- Utilisation de médicaments locaux. Si nécessaire, appliquez des pommades cicatrisantes, telles que l'Ichthyol.
- Bandage des membres. Les pansements sont changés quotidiennement jusqu'à la cicatrisation des plaies.
- Traitement antibiotique. En cas de lésions des tissus du sabot dues à une infection, à des lésions importantes ou à une forte réaction douloureuse, l'animal reçoit des blocs anesthésiques à la novocaïne et aux antibiotiques.
- Renforcer l'immunitéUn complexe fortifiant général est administré, par exemple des injections de Katozal.
- Traitement symptomatique. Inclut des médicaments antipyrétiques et analgésiques.
| Solution | Efficace contre les bactéries | Efficacité contre les champignons | Concentration recommandée |
|---|---|---|---|
| Furaciline | Haut | Faible | 0,02% |
| Bétadine | Très haut | Moyenne | 10% |
| peroxyde d'hydrogène | Moyenne | Faible | 3% |
En cas d'utilisation forcée d'antibiotiques à large spectre, le lait est interdit et la vache est traite séparément.
Prévention
À titre de mesures préventives, les actions suivantes sont mises en œuvre :
- enlèvement rapide de la literie humide et contaminée;
- vérifier la présence de corps étrangers dans la literie pouvant nuire à la santé (clous de construction, copeaux de bois, verre brisé) ;
- Réparations de sol effectuées en temps opportun – le revêtement de sol est maintenu en bon état, les travaux de réparation dans la grange sont effectués dès que la première irrégularité est constatée.
Les principes de base de la prévention comprennent également :
- Inspection fréquente des membres et de l'état général du bétail.
- Le parage des sabots est effectué rapidement. L'ancienne couche est grattée au couteau, les parois sont égalisées à l'aide d'une pince, puis la surface et les parois sont lissées à la lime.
- Les pédiluves sont effectués tous les 3 à 4 jours. À cet effet, on utilise des récipients d'une capacité maximale de 200 litres. Un récipient d'eau claire suffit pour nettoyer les sabots. Les animaux sont ensuite transférés dans un récipient contenant une solution désinfectante : formaldéhyde, sulfate de cuivre ou une solution commerciale. Un pédiluve est préparé pour 200 animaux ; la solution est ensuite renouvelée.
Bien que les maladies des sabots soient fréquentes aussi bien dans les grandes exploitations industrielles que dans les petites, il est possible et nécessaire de les combattre. Le respect des procédures sanitaires et d'hygiène, une alimentation stable et adaptée aux besoins énergétiques des vaches laitières, un pâturage approprié et des contrôles réguliers du troupeau sont essentiels à la santé animale.




